Article : « Et si l’I.A. était un événement mineur ? »

Article paru dans l’ouvrage « Maîtriser l’IA au service de l’action publique. Une responsabilité individuelle et collective », sous la direction de Christian Paul et Daniel Le Métayer, Berger Levrault, 2023

« Dans la bande dessinée Carbone et Silicium, deux intelligences artificielles « fortes » assistent, impuissantes, à la marche continue de l’humanité, sur près de 300 ans, vers la catastrophe écologique et sociale. L’une désespère de l’humanité, l’autre pas, mais aucune d’elles n’a les moyens de faire dévier le cours de l’Histoire. L’I.A. a atteint son Graal, et ça n’a rien changé du tout.
Et si, au fond, l’intelligence artificielle n’était que cela : un moment important dans l’histoire de la science informatique mais, malgré la débauche de promesses et de craintes qui l’accompagne (comme, avant elle, de nombreuses autres percées technologiques, en particulier dans le numérique), un événement mineur de l’Histoire ?
Il existe au moins trois raisons pour lesquelles l’I.A. pourrait, demain, jouer un rôle beaucoup moins central que celui qu’on lui prédit aujourd’hui, pour s’en réjouir ou s’en inquiéter : la déception, la contrainte écologique et enfin, la révolte, non pas contre les machines, mais contre les organisations qui les mettent en œuvre. »

Entreprendre en 2050 ?

imt_livreblanc_vf_webPostface au « Livre Blanc » de l’Institut Mines Télécom, « Entreprise du futur – Les enjeux de la transformation numérique » (ouvrage dirigé par Madeleine Besson)

 

Afin, comme on me l’a demandé, de considérer l’avenir de l’entreprise sous un angle un peu plus prospectif encore, il nous faut élargir la perspective au-delà de l’entreprise elle-même pour considérer le monde dans lequel elle évolue.

Pour répondre à une question du même ordre (« à quoi ressemblera l’entreprise de 2050[1] ? »), le prospectiviste Stowe Boyd fonde ses scénarios d’évolution sur les bifurcations possibles de trois tendances structurantes : la montée des inégalités et ses effets délétères sur le pacte social (mais pas forcément sur le financement de l’entrepreneuriat et l’innovation) ; le changement climatique et ses effets avancés (ainsi, peut-être, que les effets de stratégies ambitieuses destinées à le combattre) ; les développements de l’intelligence artificielle et de la robotique et ses effets sur l’emploi et le travail (qui dépendent cependant de la place que nous choisissons de leur laisser).

Les trois scénarios de Boyd méritent d’être lus et nous nous dispenserons de les résumer. Mais ils laissent affleurer quatre questionnements qui me semblent essentiels, et que la recherche ferait bien de s’approprier : sur l’avenir de l’entité « entreprise » elle-même, sur les apports contradictoires et ambigus du numérique, sur la persistance des conflits dans et autour de l’entreprise, et sur l’action d’entreprendre dans un monde fini.

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Ouvrage collectif : « Numérique : reprendre le contrôle »

nrc_couv1ereEntre autonomie et souveraineté numérique, des témoignages éclairés :
Daniel Kaplan • Adrienne Charmet • Armony Altinier • Isabelle Falque-Pierrotin • Charles Schulz • Fabrice Rochelandet • Pierre-Yves Gosset • Primavera De Filippi • Michel Reymond • Christophe Masutti • Alain Damasio

Coordination : Tristan Nitot, Nina Cercy
Licence : CC-By-Sa
Première édition : novembre 2016, Framasoft (achat ou téléchargement gratuit selon les formats)

« L’extraction et l’analyse des données massives représente l’Eldorado des modèles économiques d’Internet. Pour une grande partie, ces données proviennent de chacun d’entre nous. Profilage, surveillance, contrôle : en utilisant une foule de services et de produits, gratuits ou payants, nous dévoilons toujours un peu plus nos intimités numériques.

Aujourd’hui, pouvons-nous encore contrôler nos données ? Est-ce à l’État ou aux citoyens de construire et défendre leurs souverainetés numériques ? Le logiciel libre permet-il de nous rendre autonomes et d’utiliser des outils respectueux de nos données personnelles ? Les réponses à ces questions sont parfois contradictoires.

Dans cet ouvrage, Tristan NITOT et Nina CERCY donnent la parole à plusieurs acteurs impliqués aujourd’hui dans le paysage numérique. Leurs arguments sont forts, issus de plusieurs points de vue. Une préoccupation principale : la confiance. »

Ouvrage collectif : « Petits entretiens de la vie privée »

petitsentretiensviepriveePetits entretiens de la vie privée
Expérience quotidienne sur le web
Directeurs éditoriaux : Nathalie Grandjean, Claire Lobet-Maris, Perrine Vanmeerbeek
Presses universitaires de Namur | Univer’Cité, 2016

Experts interrogés : Serge Abiteboul (ingénieur), Pierre-Antoine Chardel (philosophe), Jean-Michel Cornu (ingénieur), Dominique Desjeux (anthropologue), Nicole Dewandre (ingénieure, philosophe), Cécile de Terwangne (juriste), Fanny Georges (sciences de la communication), Nathalie Grandjean (philosophe), Daniel Kaplan (économiste, sciences politiques), Claire Lobet-Maris (sociologue), Jean-Marc Manach (journaliste), Antoinette Rouvroy (juriste, philosophe), Serge Tisseron (psychanalyste, psychiatre), Sophie Vulliet-Tavernier (juriste, sciences politiques, sciences de l’information).

« Vivre et agir sur Internet demande de s’y dévoiler dans ses opinions, ses goûts et ses comportements … C’est à ce prix que nous existons sur les réseaux sociaux. Est-ce pour autant la fin de la vie privée ? En se focalisant sur l’idée alarmiste que la vie privée disparaît, nous ou­blions de nous poser les questions politiques essentielles de ce qui est en train de disparaître, et de ce que nous devons reconfigurer pour préserver notre vivre ensemble et notre développement per­sonnel. Loin des injonctions simplistes invitant chacun d’entre nous dans un combat d’arrière-garde à protéger ses données personnelles, ce livre apporte un éclairage essentiel sur ce qu’il nous arrive, mais aussi des réponses pragmatiques pour tracer les voies d’une ‘bonne vie’ sur Internet dans le respect des personnes et de la démocratie.

L’ouvrage est basé sur une série d’entretiens d’experts de différents domaines, de fins observateurs de la vie digitale. Chacun apporte un angle d’analyse, une manière d’envisager la société actuelle, sans langue de bois. Les différents points de vue permettent au lecteur de retrouver des prises pour comprendre le monde digital, mieux s’y repérer, et dès lors, développer davantage de capacités d’action. »

 

« Innovation Nouvelle Génération », Bpifrance

Janvier 2015 : pour élargir le champ de l’innovation en France, détecter et accompagner davantage de projets innovants, Bpifrance a élaboré, en collaboration avec la FING, un nouveau référentiel de l’Innovation. Réalisé avec la participation de nombreuses entreprises innovantes, ce référentiel, destiné à appréhender l’Innovation sous toutes ses formes, sera partagé avec l’ensemble des parties prenantes de l’écosystème entrepreneurial.

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Rapport du CNNum : « Jules Ferry 3.0, Bâtir une école créative et juste dans un monde numérique »

julesferry30Après le rapport “Citoyens d’une société numérique” qui analysait le numérique comme un levier de l’inclusion sociale et du pouvoir d’agir (novembre 2013), le Conseil national du numérique a identifié l’éducation comme un point nodal. Dans la continuité des ses travaux sur l’inclusion, le Conseil a ainsi constitué fin 2013 un groupe de travail dédié à l’éducation dans une société numérique, composé de Sophie Pène, membre pilote, Serge Abiteboul, Christine Balagué, Ludovic Blécher, Michel Briand, Cyril Garcia, Francis Jutand, Daniel Kaplan, Pascale Luciani-Boyer, Valérie Peugeot, Nathalie Pujo, Bernard Stiegler, Brigitte Vallée, membres du Conseil.

> Accéder au rapport complet

> Article personnel paru dans Internet Actu : « Jules Ferry 3.0, récit d’une convergence »

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Rapport du CNNum : « Citoyens d’une société numérique – Accès, Littératie, Médiations, Pouvoir d’agir: pour une nouvelle politique d’inclusion »

cnnum_citoyenssocietenumeriqueLe Conseil National du Numérique a remis ses conclusions sur l’inclusion numérique à Fleur PELLERIN, ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, de l’Innovation et de l’Économie numérique, le mardi 26 novembre lors des journées de l’AVICCA.

Adopté par les membres du CNNum, le rapport intitulé « Citoyens d’une société numérique – Accès, Littératie, Médiations, Pouvoir d’agir: pour une nouvelle politique d’inclusion » s’appuie sur des concertations organisées tout au long du printemps et de l’été 2013. Ces rencontres contributives ont rassemblé environ 60 personnes : associations, élus, médiateurs, représentants d’entreprises, fédérations professionnelles, administrations, experts et chercheurs.

Les travaux ont été portés par une dizaine de membres du CNNum, coordonnés par Valérie PEUGEOT, vice-présidente.

> Le rapport et ses annexes

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Digital Privacy Revisited – To Protect and to Project

couvprivacyDaniel Kaplan
Fyp Editions, 2010

> Available as eBook (Kindle)

> Paper in ReadWriteWeb: « To Protect and to Project: Another Take on Digital Privacy » (October 2012)

Never before in our networked societies has the subject of personal data and privacy protection been so hotly debated. And never have so many methods been employed to capture and use personal data. Never have there been so many that have published so much about themselves online…
Paradox? Lack of awareness? Hypocrisy? Or emergence of a new way to defend and exercise freedom, which we protect only in order to better project ourselves towards others, to the world?

“The value of privacy is that it enables us to go public!”

This book offers new keys to understanding the relationship between computer science, freedom, privacy and identity. It proposes to replace a defensive approach to identity and privacy with a strategic approach. The aim is to share powerful technology, and equip individuals to the same degree as the services and organizations that want to learn more about them.
The book explores new avenues, new tools, sometimes new rights, to grant privacy its true value: the ability to choose and control one’s public life.

« Internet peut-il casser des briques ? Un territoire politique en jachère »

internetbriques_vignette_couvUn ouvrage colllectif du groupe de réflexion Technologies du Forum d’Action Modernités publié sous la direction de Philippe Aigrain et Daniel Kaplan.
Parmi les membres du groupe Technologies, ont contribué à ce livre : Marjorie Carré, Mélanie Dulong de Rosnay, Jean-Louis FrechinVincent Guimas, Philippe LemoineSophie Le PallecValérie Peugeot, Benoît Thieulin.
Introduction de Philippe Lemoine.

Editions Descartes & Cie, 2012

> Présentation de l’ouvrage

Ce livre est fondé sur l’hypothèse qu’Internet est une matrice à produire de l’utopie bien que le potentiel transformateur de ces utopies ne parvienne pas encore à se déployer totalement.

Internet c’est à la fois le comble du capitalisme et le facteur de cristallisation de nouveaux mouvements citoyens.
D’un côté, Internet incarne les plus grosses capitalisations boursières (cf. entrée en bourse de Facebook valorisée entre 75 et 100 mds de dollars), l’arrogance de méga-réussites, et l’illustration de mille théories libérales sur la circulation de l’information, sur la régulation cybernétique, sur le marché pur et parfait. Mais d’un autre côté, il y a bien un Internet citoyen qui relaye un désir d’égalité et de liberté (cf. le rôle joué par Internet dans le printemps arabe) et qui est à la base du flux continu d’innovations que capte l’Internet marchand.
Cette dualité intrinsèque à l’écosystème Internet est à prendre comme un signal de transformation positif car la nouvelle modernité repose précisément sur le fait d’apprendre à dissocier ce qui relève de l’économique et du marché et ce qui relève de l’émancipation des personnes.

Pour illustrer concrètement ce propos, les contributeurs de ce livre ont choisi de décrire 9 exemples d’utopies :
– 3 utopies sont relatives à l’impact des nouvelles technologies sur nos vies : Smart Cities, néo-objets, arts numériques ;
– 3 autres renvoient aux modèles d’organisation d’une économie de savoir et d’innovation : créative commons, gestion du risque médicamenteux, la connaissance en partage ;
– 3 autres enfin renvoient à la reformulation du pacte social et politique : croisement entrepreneurs numériques/entrepreneurs sociaux, activisme numérique, web politique.