Article : « Et si l’I.A. était un événement mineur ? »

Article paru dans l’ouvrage « Maîtriser l’IA au service de l’action publique. Une responsabilité individuelle et collective », sous la direction de Christian Paul et Daniel Le Métayer, Berger Levrault, 2023

« Dans la bande dessinée Carbone et Silicium, deux intelligences artificielles « fortes » assistent, impuissantes, à la marche continue de l’humanité, sur près de 300 ans, vers la catastrophe écologique et sociale. L’une désespère de l’humanité, l’autre pas, mais aucune d’elles n’a les moyens de faire dévier le cours de l’Histoire. L’I.A. a atteint son Graal, et ça n’a rien changé du tout.
Et si, au fond, l’intelligence artificielle n’était que cela : un moment important dans l’histoire de la science informatique mais, malgré la débauche de promesses et de craintes qui l’accompagne (comme, avant elle, de nombreuses autres percées technologiques, en particulier dans le numérique), un événement mineur de l’Histoire ?
Il existe au moins trois raisons pour lesquelles l’I.A. pourrait, demain, jouer un rôle beaucoup moins central que celui qu’on lui prédit aujourd’hui, pour s’en réjouir ou s’en inquiéter : la déception, la contrainte écologique et enfin, la révolte, non pas contre les machines, mais contre les organisations qui les mettent en œuvre. »

L’entreprise du futur est-elle une « entreprise » ?

Intervention du 14 février 2018 dans le cadre du séminaire sur l’entreprise du futur, organisé par Télécom École Management, IMT Atlantique et Mines Saint-Étienne dans le cadre du projet de recherche « Industry without borders ».

Synthèse :

Sommes-nous encore au début de la transformation numérique des entreprises, comme le laissent penser les discours sur l’intelligence artificielle, les plateformes, l’agilité et la « startupisation », l’économie collaborative, l’« industrie 4.0 »… ? Ou bien, au début de la période de désenchantement, qu’expriment l’inquiétude sur l’emploi face aux robots, la financiarisation, l’uberisation et la précarité, l’intrusion dans la vie privée, l’opacité des algorithmes (parfois pour leurs concepteurs eux-mêmes), ou encore l’irresponsabilité fiscale, sociale et écologique de nombreuses grandes entreprises ? Les deux, sans doute. Nous suggèrerons que, depuis des décennies, le numérique est à la fois l’outil et la source d’une transformation majeure : à savoir, la séparation fonctionnelle (et souvent organisationnelle) des composantes qui formaient ensemble ce qu’on désignait par entreprise – un dispositif de production et de commercialisation, un lieu et une communauté de travail, un espace de projets et d’innovation, etc. Il nous faudra probablement repenser en profondeur l’idée d’entreprise, voire forger de nouveaux mots.

 

« Le numérique peut-il accélérer la transition énergétique ? »

« Le numérique est-il au service de la transition énergétique ? Force est de constater que non, pas toujours. Daniel Kaplan, cofondateur de la Fondation internet nouvelle génération (FING), propose des solutions pour améliorer le couplage de ces deux transformations technologiques et sociales. »

> Un article de Sarah Sermondadaz dans Sciences et Avenir, 18 novembre 2016

sciencesetavenir_logo

Transitions² : relier transition numérique et transition écologique, un vrai défi

Articles parus dans Internet Actu, 19/9/2016

« La transition écologique sait raconter son but, mais peine à dessiner son chemin.
La transition numérique, c’est le contraire.
Chacune a besoin de l’autre ! Et pourtant leurs acteurs évoluent trop souvent dans des sphères isolées, sans réaliser la puissance transformatrice qu’aurait leur convergence. »

t2 un an aprèsCette provocation écrite en juin 2015, à l’origine du programme Transitions², exprimait deux idées. En premier lieu, celle d’un lien entre ces deux grandes « transitions » contemporaines, écologique et numérique. Mais aussi celle de la difficulté d’une telle liaison, que nous allions éprouver à chaque étape.

Cette série de billets tente de faire le bilan de la première année de Transitions² : qu’avons-nous réalisé et appris, qu’est-ce qui a changé et surtout, que devrions-nous faire demain – et d’ailleurs, qui sommes-« nous », à qui appartient Transitions² et comment en faire une « maison commune » ? Cette question s’adresse bien sûr aussi à vous, qui lisez ce billet et (nous l’espérons) le suivant…

Lire la suite »

Transitions : les 7 leviers de la révolution numérique

Article paru dans Internet Actu le 29 avril 2015

Quand on évoque l’apport du numérique à nos sociétés, on dit souvent qu’il est une révolution en observant surtout certains de ses effets, particulièrement sa capacité a favoriser la collaboration… Pourtant, son rôle « capacitant » n’est qu’un des aspects de l’action du numérique, qui ne doit pas nous faire oublier les autres : sa capacité d’optimisation, sa capacité à « cognitiser » le monde comme le dit Kevin Kelly, à le rendre ouvert et transparent, à le rendre agile, à renforcer l’innovation…

Dans le cadre du travail de prospective sur les Transitions qu’elle vient de publier, la Fing distingue 7 leviers numériques qui, à des degrés divers, nous semblent aujourd’hui à l’oeuvre partout où le numérique remet en cause les ordres établis : optimal ; soft ; smart ; distribué / capacitant ; open ; disruptif ; agile.

Autant de moyens de mieux comprendre sur quoi agit le numérique. Ce qu’il transforme, ce qu’il remet en cause.

7leviersdunumerique

Rapport du CNNum : « Jules Ferry 3.0, Bâtir une école créative et juste dans un monde numérique »

julesferry30Après le rapport “Citoyens d’une société numérique” qui analysait le numérique comme un levier de l’inclusion sociale et du pouvoir d’agir (novembre 2013), le Conseil national du numérique a identifié l’éducation comme un point nodal. Dans la continuité des ses travaux sur l’inclusion, le Conseil a ainsi constitué fin 2013 un groupe de travail dédié à l’éducation dans une société numérique, composé de Sophie Pène, membre pilote, Serge Abiteboul, Christine Balagué, Ludovic Blécher, Michel Briand, Cyril Garcia, Francis Jutand, Daniel Kaplan, Pascale Luciani-Boyer, Valérie Peugeot, Nathalie Pujo, Bernard Stiegler, Brigitte Vallée, membres du Conseil.

> Accéder au rapport complet

> Article personnel paru dans Internet Actu : « Jules Ferry 3.0, récit d’une convergence »

Lire la suite »

Rapport du CNNum : « Citoyens d’une société numérique – Accès, Littératie, Médiations, Pouvoir d’agir: pour une nouvelle politique d’inclusion »

cnnum_citoyenssocietenumeriqueLe Conseil National du Numérique a remis ses conclusions sur l’inclusion numérique à Fleur PELLERIN, ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, de l’Innovation et de l’Économie numérique, le mardi 26 novembre lors des journées de l’AVICCA.

Adopté par les membres du CNNum, le rapport intitulé « Citoyens d’une société numérique – Accès, Littératie, Médiations, Pouvoir d’agir: pour une nouvelle politique d’inclusion » s’appuie sur des concertations organisées tout au long du printemps et de l’été 2013. Ces rencontres contributives ont rassemblé environ 60 personnes : associations, élus, médiateurs, représentants d’entreprises, fédérations professionnelles, administrations, experts et chercheurs.

Les travaux ont été portés par une dizaine de membres du CNNum, coordonnés par Valérie PEUGEOT, vice-présidente.

> Le rapport et ses annexes

Lire la suite »

Soutenir l’innovation hétérodoxe

flyingcars1Comment utiliser une (petite) part des nouveaux investissements d’avenir pour financer des projets hétérodoxes, dérangeants, inattendus. Article de Daniel Kaplan paru dans « Le Monde »(30 mai 2013)

Lire l’article sur Le Monde

Texte intégral : « A côté de l’innovation technologique, qui demeure bien sûr importante, une autre innovation monte en puissance et c’est bien souvent elle qui change la vie et reconfigure les marchés (…) »

Lire la suite »

Ta ville, trop smart pour toi

Article intégré dans l’ouvrage Internet peut-il casser des briques ?, republié dans Internet Actu le 2 octobre 2012.

internetbriques_vignette_couv

> L’article intégral

La « ville intelligente » se propose aujourd’hui comme une sorte de solution miracle, capable de produire une ville à la fois plus sûre, plus attractive, mieux gérée et plus durable. Ses promoteurs ont raison de dire que l’information constitue aujourd’hui un actif sous-exploité au service du développement urbain. Mais ce potentiel ne se réalisera qu’en dépassant les trois impasses conceptuelles des « smart cities », telles qu’on les pense aujourd’hui : la priorité aux services, l’approche de la ville comme un « système » à optimiser, et l’occultation des enjeux de pouvoir.

Au début 2011, plusieurs grands maires européens montaient sur les estrades pour annoncer avec fierté leur nouveau programme innovant : la « ville sans contact ». Les industriels qui les accompagnaient à la tribune voyaient très bien de quoi il s’agissait : en gros, de l’utilisation de puces d’identification NFC, qui peuvent en effet être lues rien qu’en les approchant d’un capteur, pour accéder à toutes sortes de service urbain. Mais l’on imagine assez bien la réaction d’un citoyen ou d’un élu un peu plus candide : ah bon, c’est bien que la ville soit désormais « sans contact » ? Naïvement, on aurait cru le contraire…

Bien sûr, les maires ne voulaient pas dire ce qu’ils ont dit ; mais ils l’ont dit. Pourquoi ? Parce que toute l’industrie leur a mis ces mots dans la bouche. Sans non plus penser à mal. Mais sans jamais trouver en leur sein un seul consultant, chercheur, patron, qui les retienne.

Il y a là matière à nous faire réfléchir à la manière dont la technologie s’offre aujourd’hui en réponse aux plus complexes, aux plus politiques des défis économiques et sociaux. Et il n’y a guère plus politique que la ville. (…)