Mégafichier : une centralisation «inutile et dangereuse»

793976-385987068_abb151327f_oUn décret a étendu aux cartes d’identité – soit environ 60 millions de Français – la numérisation et le regroupement des données biométriques. Dans une lettre ouverte à François Hollande, une trentaine de personnalités (élus, associatifs, chercheurs…) spécialistes des libertés et du numérique demandent sa suspension et la tenue d’un vrai débat public.

Lire l’intégralité sur Libération (17 novembre 2016)

Signataires : Philippe Aigrain, président et co-fondateur de la Quadrature du Net ; Godefroy Beauvallet, vice-président du CNNum ; Michel Billout, sénateur PCF ; Philippe Boucher, ancien journaliste, auteur de l’article «Safari ou la chasse aux Français», conseiller d’Etat honoraire ; Bertrand Couderc, président du Syndicat des avocats de France ; Jean-Marie Delarue, ancien Contrôleur général des lieux de privation de liberté ; Jean-Pierre Dubois, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme ; Françoise Dumont, présidente de la Ligue des droits de l’homme ; Laurence Dumont, députée PS ; André Gattolin, sénateur EE-LV ; Marie Georges, experte internationale numérique et libertés, notamment pour le Conseil de l’Europe ; Gaëtan Gorce, sénateur PS ; Joëlle Farchy, professeure à l’université Paris 1 ; Louis Joinet, magistrat, premier directeur de la Cnil ; Daniel Kaplan, Fondation Internet nouvelle génération (Fing), membre du CNNum ; Philippe Lemoine, président du Forum d’action modernités ; Catherine Morin-Desailly, sénatrice UDI ; François Pellegrini, professeur à l’université de Bordeaux ; Eric Peres, secrétaire général FO-Cadres ; Antoine Petit, PDG de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), membre du CNNum ; Valérie Peugeot, présidente de l’association Vecam ; Maurice Ronai, chercheur ; Alban Schmutz, vice-président en charge du développement et des affaires publiques d’OVH ; Clarisse Taron, présidente du Syndicat de la magistrature ; Benoît Thieulin, co-doyen de l’Ecole du management et de l’innovation de Sciences-Po ; Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme ; Geneviève Vidal, présidente de l’association Creis-Terminal (Centre de coordination pour la recherche et l’enseignement en informatique et société) ; André Vitalis, professeur émérite à l’université Bordeaux-Montaigne, président du Centre d’études sur la citoyenneté, l’informatisation et et les libertés (Cecil).

Pour signer la lettre ouverte : tes-surveillance.wesign.it

Big data : « Partager le pouvoir des données… avec chacun d’entre nous »

5013805_7_ad9d_2016-10-14-3bf75a4-26085-lidtdn-zrlawqm2t9_a3112edbf7feef369fbd943473512cfcPour Marine Albarède, Manon Molins et Daniel Kaplan, de la Fondation Internet Nouvelle Génération (FING), il n’existe plus de bonne raison de ne pas partager les données personnelles, et le pouvoir qu’elles confèrent, avec les personnes qu’elles concernent.
> L’article dans Le Monde du 14 octobre 2016 (édition abonnés)
> Texte intégral :

Si les données (notamment personnelles) sont tellement utiles aux entreprises et aux administrations, pourquoi ne le deviendraient-elles pas aussi pour vous ? Et si, demain, vous aviez la possibilité d’accéder aux données personnelles qui vous concernent et de les utiliser vous-mêmes, pour accomplir des tâches qui comptent pour vous ?

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Transitions² : relier transition numérique et transition écologique, un vrai défi

Articles parus dans Internet Actu, 19/9/2016

« La transition écologique sait raconter son but, mais peine à dessiner son chemin.
La transition numérique, c’est le contraire.
Chacune a besoin de l’autre ! Et pourtant leurs acteurs évoluent trop souvent dans des sphères isolées, sans réaliser la puissance transformatrice qu’aurait leur convergence. »

t2 un an aprèsCette provocation écrite en juin 2015, à l’origine du programme Transitions², exprimait deux idées. En premier lieu, celle d’un lien entre ces deux grandes « transitions » contemporaines, écologique et numérique. Mais aussi celle de la difficulté d’une telle liaison, que nous allions éprouver à chaque étape.

Cette série de billets tente de faire le bilan de la première année de Transitions² : qu’avons-nous réalisé et appris, qu’est-ce qui a changé et surtout, que devrions-nous faire demain – et d’ailleurs, qui sommes-« nous », à qui appartient Transitions² et comment en faire une « maison commune » ? Cette question s’adresse bien sûr aussi à vous, qui lisez ce billet et (nous l’espérons) le suivant…

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Durable et Ouvert, des liens à construire

openmodelsforsustainability-170308071528-thumbnail-4Contribution de Daniel Kaplan à l’ouvrage Open models for sustainability (2016), coordonné par Louis-David Benyayer, en collaboration avec le programme Transitions².

 

Pourquoi, alors que tant de gens intelligents et souvent sincères y travaillent, progressons-nous si peu vers une réelle transition écologique ? Parce que nous ne parvenons pas à faire changer les systèmes, nous n’en changeons que les extrémités. L’extrême technicisation du champ de l’environnement apparaît par exemple comme une impassee, parce qu’on n’a jamais opéré de grande transition sur la base de calculs rationnels. Mesurer, compter, calculer, n’a rien de négatif bien sûr, tant que cela ne nous devient pas l’objectif à la place de l’objectif…

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Transitions : les 7 leviers de la révolution numérique

Article paru dans Internet Actu le 29 avril 2015

Quand on évoque l’apport du numérique à nos sociétés, on dit souvent qu’il est une révolution en observant surtout certains de ses effets, particulièrement sa capacité a favoriser la collaboration… Pourtant, son rôle « capacitant » n’est qu’un des aspects de l’action du numérique, qui ne doit pas nous faire oublier les autres : sa capacité d’optimisation, sa capacité à « cognitiser » le monde comme le dit Kevin Kelly, à le rendre ouvert et transparent, à le rendre agile, à renforcer l’innovation…

Dans le cadre du travail de prospective sur les Transitions qu’elle vient de publier, la Fing distingue 7 leviers numériques qui, à des degrés divers, nous semblent aujourd’hui à l’oeuvre partout où le numérique remet en cause les ordres établis : optimal ; soft ; smart ; distribué / capacitant ; open ; disruptif ; agile.

Autant de moyens de mieux comprendre sur quoi agit le numérique. Ce qu’il transforme, ce qu’il remet en cause.

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Self Data : quels services pour quels usages ?

Article de Marine Albarede, Renaud Francou, Daniel Kaplan, Sarah Medjek, Manon Molins, issu du projet MesInfos de la Fing, paru dans Internet Actu le 26 mai 2015

> L’article intégral

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« Que se passerait-il si, demain, les organisations partageaient les don­nées personnelles qu’elles détiennent avec les individus qu’elles concernent, pour qu’ils en fassent… ce qui a du sens pour eux ? Quels usages, quelles connaissances, quels services, quels risques aussi, pourraient émerger si les individus disposaient, non seulement du contrôle, mais de l’usage de ces données ? »

Ces questions, à l’origine du programme d’expérimentation MesInfos (@Expe_MesInfos) de la Fing, lancé en 2014, font toujours sens, parce qu’elles évoquent notre mise en capacité à agir avec des données, que, trop souvent, les grands acteurs collectent par devers nous, sans nous offrir de grands moyens d’action sur elles. C’est tout l’enjeu du programme Mesinfos : explorer des idées de services, de valeurs et d’usages du « retour » des données personnelles aux individus.

La Fing vient de publier le bilan de ces 2 ans d’expérimentation dans un livret qui rappelle, les enjeux, les pistes, revient en détail sur l’expérimentation elle-même, met en lumière les perspectives et les défis de ce qu’elle a appelé, le « self data » . A cette occasion, nous avons voulu vous faire partager la matière même de ce programme, c’est-à-dire les services imaginés par cette expérimentation, car ils permettent de saisir très concrètement ce que le self data déplace : faire des données de chacun le coeur d’une relation entre individus et organisations, pour que cette relation soit basée sur la confiance plutôt que sur la prédation.

la « Big Society » : l’échec d’un modèle de transition fondé sur l’innovation sociale ?

Dossier et analyse documentaire – Août 2014

“The big society is a society in which individual citizens feel big: big in terms of being supported and enabled; having real and regular influence; being capable of creating change in their neighbourhood.”

What Is the Big Society?”, The Big Society Network

“We want to give citizens, communities and local government the power and information they need to come together, solve the problems they face and build the Britain they want. We want society – the families, networks, neighbourhoods and communities that form the fabric of so much of our everyday lives – to be bigger and stronger than ever before. Only when people and communities are given more power and take more responsibility can we achieve fairness and opportunity for all.”

Building the Big Society”, Cabinet Office, 2010

Quand on cherche à s’informer sur la Big Society en août 2014, on constate que la page qui lui était consacrée sur Gov.uk s’intitule désormais “Community and society” ; qu’il n’y a plus de mot-clé “Big Society” sur le site du Premier ministre David Cameron ; que le site du “Big Society Network” est désactivé depuis le 1er août au profit d’une seule page, un long plaidoyer sur l’usage des fonds publics et des donations attribuées à cette organisation non lucrative… 5 ans après être apparue en fanfare dans le débat politique britannique, la “Big Society” sent visiblement le soufre. Pourtant, à y regarder de près, les idées qui l’inspir(ai)ent viennent de loin et d’une grande diversité d’horizons ; elle a donné naissance à des réalisations solides, à côté d’échecs marquants ; et la Big Society n’a pas disparu des esprits, y compris à gauche, y compris hors du Royaume-Uni.

Pourquoi cette survivance ? Sans doute parce qu’à notre époque de techniciens de la gouvernance, il s’agit probablement d’une des rares tentatives contemporaines de fonder un programme politique complet sur une architecture philosophique et morale – qui plus est, empruntée tant à la gauche qu’à la droite, et enracinée tant dans les traditions politico-religieuses anglo-saxonnes, que dans les cultures alternatives du community organizing, de l’empowerment et bien sûr, de l’internet.

C’est pourquoi il paraît nécessaire de s’y intéresser dans le cadre d’une prospective des “transitions”.

Dossier intégral à consulter en Google Doc (accessible à tou·tes) >>
SOMMAIRE

1. Modèle contre modèle : “Société providence” contre “Etat providence”

Formuler une réponse (conservatrice ?) à la “crise de l’Etat Providence”

Une construction philosophique cohérente – ou deux

2. La Big Society en pratique

Des promesses largement suivies d’effets, sinon de résultats

Des résultats globalement décevants

En termes d’empowerment des communautés locales

En termes d’ouverture des services publics

En termes d’action sociale

Pour la société dans son ensemble

3. Quel est l’héritage de la Big Society ?

Qu’est-ce qui a manqué ?

Un manque de conviction

Une contradiction interne majeure

Une mauvaise compréhension de l’état de la société

Une insuffisance “cognitive” ?

Une idée qui bouge encore

Des réussites incontestables et sans doute durables

Une idée qui retrouve de l’écho à gauche

L’innovation sociale comme chemin vers le bien commun, la Big Society sans le nom ?

Bibliographie sommaire

 

 

Dossier documentaire : les transitions en question

2014

 

Wiktionnaire : Transition /tʁɑ̃.zi.sjɔ̃/ féminin

  1. Action de passer d’un état à un autre. (…)
  2. Liaison entre les parties d’un discours, d’un ouvrage.
  • Transition heureuse, ingénieuse.
  • Il passe sans transition d’un sujet à un autre.
  1. Passage d’un régime politique, d’un état de choses à un autre.
  2. (Philosophie) Dans la terminologie marxiste, phase de l’évolution d’une société, plus ou moins rapide et plus ou moins violente, préalable au communisme.

La note intégrale est à consulter sous la forme d’un Google Doc (accessible à tou·tes) >>

SOMMAIRE :

1- Histoire accélérée du mot “Transition” dans les sciences sociales et les politiques publiques

2- Qu’entend-on au fond par “Transition” ?

3- Trois manières de modéliser les “transitions socio-techniques”

3.1- Le modèle des “Dynamiques de transition”

3.2- Une approche par le “métabolisme social”

3.3- L’approche “cyclique” du mouvement des Villes en Transition

4- Approches pratiques et volontaristes de la transition écologique

4.1- Un Principe de base : une transition sociotechnique ne se dirige pas, elle s’influence (à la rigueur)

4.2- Le “Transition Management”

4.3- Les “Villes en Transition” et la transition-résilience

4.4- Critique des approches concrètes de la “transition”

5- La “Transition énergétique” face à ces modèles

 

 

Soutenir l’innovation hétérodoxe

flyingcars1Comment utiliser une (petite) part des nouveaux investissements d’avenir pour financer des projets hétérodoxes, dérangeants, inattendus. Article de Daniel Kaplan paru dans « Le Monde »(30 mai 2013)

Lire l’article sur Le Monde

Texte intégral : « A côté de l’innovation technologique, qui demeure bien sûr importante, une autre innovation monte en puissance et c’est bien souvent elle qui change la vie et reconfigure les marchés (…) »

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Prospective : « L’oeuvre des promesses »

couv_cahiers_qn_2013_flipbookIntroduction de la publication prospective « Questions Numériques » de la Fing, édition 2013, sur le thème des « Promesses ».

Par Daniel Kaplan et Jacques-François Marchandise.

Publiée dans Internet Actu le 21 février 2013.

> L’article intégral

Depuis qu’il se propose au monde comme support de la « troisième révolution industrielle », le monde du numérique n’est pas avare de promesses. A un moment ou à un autre, ses gourous, ses industriels, les institutions, ont annoncé la fin des crises et celle du travail, la paix sociale et mondiale grâce au miracle de l’échange et de la compréhension réciproque entre les hommes, une démocratie revitalisée, l’accès des pays les moins avancés au développement, l’avènement d’une conscience mondiale face aux défis environnementaux…

… Mais avant de lever les yeux au ciel devant tant de naïveté, demandons-nous d’où viennent ces promesses, qui les entend, ce qu’elles produisent – et admettons que, ce faisant, nous nous tendons aussi à nous-même un miroir.